Avis défavorable pour l'HCERES !

Rapport de rapports d'évaluation HCERES

Présentation de l'institution

HCERES est l'acronyme de « Horde de collabos et d'emmerdeurs de la recherche et de l'enseignement supérieur ». C'est un organisme néomanagérial qui a pour mission de faire de l'ingérence dans les libertés académiques dans l'objectif de démotiver les travailleur·es de l'ESR et de casser l'université publique, à commencer par les formations recrutant un public populaire.

Analyse globale

L'HCERES jouit d'un monopole de l'évaluation des diplômes nationaux des universités. À ce titre elle a la possibilité d'exiger de l'ensemble des équipes pédagogiques de France, qui travaillent à monter et tenir à bout de bras des formations sans les moyens qui seraient nécessaires, de perdre un temps fou à remplir des questionnaires sur des indicateurs purement quantitatifs vides de sens. Ces indicateurs doivent régulièrement être accompagnés de commentaires obligatoires pouvant porter sur des aspects plus qualitatifs et sur les particularités locales permettant de leur donner du sens. Ces commentaires ne seront en revanche pas lus, l'objectif étant uniquement de faire perdre encore plus de temps à une partie importante des travailleur·es de l'ESR, ainsi que de leur apprendre la docilité face à des tâches administratives abrutissantes et inutiles.

D'après les données objectives mises à notre disposition, l'HCERES n'a évalué que des diplômes français lors de cette vague E. Cela fait 0% de diplômes étrangers, ce qui montre un grave manque d'ouverture à l'international, qui est pourtant un critère d'excellence.

D'après les rapports consultables, il apparaît clairement que l'objectif premier de l'HCERES est de s'attaquer à la démocratisation de l'accès aux études supérieures et d’annihiler la motivation des responsables de diplômes qui font des miracles sur le terrain en l'absence des moyens nécessaires. Le taux de réussite, mesuré du coup en nombre d'avis négatifs, est bien trop faible (autour de 40% sur plusieurs universités de la vague E).

Les commissions d'évaluation ne sont pas toujours correctement adossées à la recherche. Il semble qu'au lieu d'être une évaluation par les pairs ce soit une évaluation par des parias, et qu'en lieu et place de collègues se trouvent des collabos (on appréciera toutefois ici les merveilles des nouvelles technologies d'autocomplétion).

L'absence de signature des pré-rapports induit une impossibilité de mise en place du suivi du devenir de leurs auteur·ices, et empêche donc de mesurer le taux d'insertion en cabinet ministériel.

Un manque criant de diversités des pratiques d'évaluation s'est fait ressentir à la lecture des rapports. La seule modalité offerte, à savoir le tableur interminable à remplir avec des indicateurs dénués de sens pratique déjà évoqué plus haut, est efficace pour faire piquer des crises de nerfs aux ingénieur·es de formation et aux enseignant·es-chercheur·es qui doivent les remplir. Cependant, des créneaux de visioconférence imposés par l'HCERES et non négociables, comme cela se pratique déjà pour l'évaluation des unités de recherche, devraient probablement être envisagés pour améliorer la diversification des pratiques de perte de temps et de dilapidation d'énergie.

Enfin, l'absence persistante de conseil de perfectionnement de l'HCERES semble noter d'un manque de volonté dans la prise en compte des points faibles de l'institution dans une démarche d'amélioration continue.

Conclusions

Points forts :
  1. L'institution s'inscrit pleinement dans les orientations du gouvernement, dans la droite lignée de la réforme LMD, des LRU 1 et 2, et de la LPR, en mettant concrètement en œuvre des pratiques de néomanagement libéral, liberticides et déshumanisantes.
  2. La perte de temps globale est colossale, particulièrement chez les enseignant·es-chercheur·es responsables de formation, mais aussi chez nombres de leurs collègues grâce aux dispositifs de réunions de département et de validations par les conseils de composantes. Chez les BIATOSS également beaucoup de temps a réussi à être perdu bien qu'il soit dommage de constater que cela se limite parfois aux services de direction de la formation.
  3. Les avis défavorables, les recommandations hors sol, les points forts et faibles dénués de sens, et les injonctions souvent contradictoires réussissent à provoquer de l'agacement de manière quasi systématique et permettent d'espérer quelques burn-out et une vague de démotivations.
Points faibles :
  1. Faible ouverture à l'international (inexistante).
  2. Faible taux de réussite.
  3. Manque d'adossement à la recherche.
  4. Manque de suivi de l'insertion des auteur·ices des rapports.
  5. Des pratiques d'évaluation pas assez diversifiées.
  6. Absence d'une démarche d'amélioration continue.
Recommandations :
  1. Développer l'ouverture à l'international : aller faire un tour en Antarctique (sans bonnet et sans gants).
  2. Poursuivre les actions initiées pour améliorer le taux de réussite : augmenter les injonctions contradictoires envers les formations (de proximité mais international, moins de moyens pour plus de réussite, etc.).
  3. Utiliser la complétion automatique partout voire une IA pour gérer l'HCERES, il doit être possible de faire mieux que remplacer les pairs par des parias et les collègues par des collabos.
  4. Assumer publiquement le rôle de fossoyeurs de l'ESR, dont la place est effectivement aux cabinets, ministériels ou non.
  5. Entamer une réflexion sur la mise en place d'un plus grand nombre de deadlines et de réunions imposées, si possible sur les temps de cours des enseignant·es-chercheur·es pour favoriser l'agacement et la désorganisation au sein des universités.
  6. Assurer la mise en place d'un conseil de perfectionnement. Une réutilisation de l'IA suggérée au point 3 est envisageable pour ce rôle.

AVIS DÉFAVORABLE.

Logo HCERES avec le mot 'emmerdeurs' au lieu du mot 'évaluation'